Le site de la Chaire d’études Europe-Russie de l’UCLouvain

L’olympisme face à la guerre russo-ukrainienne

Le sort des athlètes russes et biélorusses en question
Prof. Tanguy de Wilde d’Estmael, UCLouvain

L’irruption du conflit russo-ukrainien a d’emblée posé une série de questions aux secteurs des relations internationales non strictement politiques ou économiques. L’agression commise par les troupes du Kremlin, le 24 février 2022, devait-elle entraîner une rupture ou un ostracisme à l’égard de ressortissants russes actifs dans les domaines des médias, de l’art, de la culture ou du sport, par exemple ? Les sanctions de grande ampleur décidées par la plupart des pays occidentaux dans le champ politique et économique devaient-elles s’étendre aux autres domaines ?

Très vite le sport apparut en première ligne, sans nécessairement faire toujours l’objet de décisions cohérentes et coordonnées. Les joueurs et joueuses de tennis furent bannis du tournoi de Wimbledon sans l’être des autres levées du grand Chelem, par exemple. En football, la situation était délicate : quid des rencontres prévues en territoire russe ? La Russie en effet était encore en lice pour les barrages liés à la Coupe du monde au Qatar en novembre 2022. Devant le refus prévisible des équipes de se rendre en Russie ou même de l’affronter, la FIFA n’eut d’autre solution que celle d’exclure la formation russe, sous peine de la voir se qualifier par le forfait des autres engagés.

Plus fondamentalement, la guerre russo-ukrainienne qui a surgi plus de deux ans avant les prochains Jeux olympiques d’été, ceux de Paris en 2024, pose la question du lien entre la guerre et l’olympisme, en général, et de l’attitude particulière à adopter par le Comité international olympique (CIO) quant à la participation des athlètes russes et biélorusses. Cette contribution aborde d’abord la question contemporaine avant de plonger dans l’histoire de l’olympisme pour analyser d’éventuels précédents.

 

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