À l’aube de son cinquième mandat, Vladimir Poutine a activé l’un des chantiers les plus discrets et les plus importants de la transformation de la société et de l’État russes : le renouvellement des élites. Au-delà de la guerre en Ukraine, le Kremlin pose désormais les jalons d’une société régie par le patriotisme et la loyauté à l’égard du programme présidentiel.
In 2024, Russia is poised for Putin’s fifth term amid a lackluster presidential election. The political landscape leans towards conservatism, emphasizing protection against internal dissent. Putin’s focus on family values and the crackdown on LGBTQ rights underscores a nationalist agenda.
Internationally, Russia aims to defend Russian-speaking communities and expand alliances, particularly in BRICS. The pivotal year presents challenges in territorial acquisition, maintaining the war economy, and preserving national unity. Putin’s legacy hinges on navigating these challenges and proclaiming a strategic victory in the face of Western pressures.
The article explores Russia’s response to the Israel-Hamas conflict, revealing a distinct stance from the US, Europe and many other partners. Moscow refuses to condemn Hamas, advocating instead a path to peace that downplays the US and raises the emerging powers’ profile – especially Russia’s. Examining historical ties, economic connections, and internal dynamics, the article analyses Russia’s role as a mediator. It highlights significant elements in the complex relationships between Russia and strategic regional players such as Iran, China, India, the UAE, and Saudi Arabia, as well as Moscow’s ambitions in the UN. The conclusion discusses potential implications for Europe, emphasizing the EU’s vulnerabilities and the role of key member states.
Les premiers mois de 2023 semblent ouvrir l’ère de la recomposition du monde. Alors que le président Zelensky bataille pour obtenir les soutiens indispensables à la reconquête des terres ukrainiennes – moyens militaires, logistiques, diplomatiques et financiers – le monde semble retenir son souffle. Pékin avance son premier plan de paix, qui est accueilli avec scepticisme en Occident. Et l’Europe, de concert avec ses alliés, ancre la politique de sanctions en nommant un « envoyé spécial international » et en recherchant les moyens, avec le G7, de coordonner la contrainte vis-à-vis des tiers suspectés de soutenir l’effort de guerre russe.
En ces mois de bilan, l’Europe confirme son ancrage au sein du G7, tandis que Moscou et Pékin balisent leur offensive diplomatique au nom des « émergents ». Dans l’œil du cyclone, la scène internationale semble donc bien dessiner les contours d’une nouvelle guerre froide, où, comme par le passé, chaque camp compte ses relais, ses pions… et ses munitions.