Dans son discours sur l’état de l’Union, prononcé le 9 novembre à Berlin sur les décombres du dernier Mur, le Président du Conseil européen et ancien Premier ministre belge dépeint la puissance de l’Europe sous un angle singulier. Certains points, qui touchent l’espace oriental, retiennent notre attention et illustrent peut-être une tendance de fond.
Depuis 1988, le Parlement européen attribue chaque année cette haute distinction à des individus, des groupes ou des organisations qui se sont distingués par leur défense de la liberté de pensée. Comment l’assemblée européenne en est-elle arrivée à baptiser un tel prix du nom de Sakharov alors même qu’Andreï Dimitrievitch Sakharov, né à Moscou en 1921, est d’abord un des pères de la bombe à hydrogène soviétique, décoré des prix Lénine et Staline, et auréolé en URSS du titre de Héros du travail socialiste ?
En ce printemps 2021, Michael Gorbatchev, né le 2 mars 1931, vient de fêter ses 90 ans et demeure un des plus illustres représentants en vie des protagonistes de la fin de la guerre froide. L’occasion est belle de revenir sur un des slogans qu’il a mobilisés durant son mandat à la tête de Union soviétique entre 1985 et 1991 : la maison commune européenne. Quel était le contenu que le prix Nobel de la paix de 1990 voulait imprimer à une telle idée ? Et qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
Le 22 février dernier, le Conseil Affaires étrangères de l’UE a indiqué son intention de mobiliser à l’encontre de la Russie les possibilités du nouveau régime général de sanctions prévu contre les Etats violant manifestement les droits humains.
En procédant par étape, les Vingt-sept ont bénéficié de l’effet d’annonce nécessaire en désignant la Russie comme objet du nouvel instrument de la PESC. Cette situation en rappelle d’autres qui ont émaillé les relations UE-Russie au cours du dernier quart de siecle.
Le séjour de Josep Borrell à Moscou du 4 au 6 février 2021 a attiré comme rarement l’attention médiatique. Il faut dire que le contexte était difficile et la tentative de dialogue risquée. Mais faut-il pour autant rallier le cœur des pleureuses ? En réalité, la réaction courroucée des parlementaires en dit plus long sur la différence d’approche entre le parlement et les autres institutions de l’UE que sur les tribulations de Borrell à Moscou.
L’APCE tenait sa session d’hiver du 25 au 28 janvier et en cette occasion, les droits des délégations sont traditionnellement ratifiés… L’occasion de faire le point sur la position de la Russie au sein de cet organe sui generis.
Au-delà des destins individuels, le drame qui se joue en Russie depuis le 17 janvier est celui de la fracture sociale : une jeunesse qui renie les peurs de ses aînés et brûle ce que ceux-là ont adoré – l’ordre, l’autorité, la résistance au changement.