Depuis 1988, le Parlement européen attribue chaque année cette haute distinction à des individus, des groupes ou des organisations qui se sont distingués par leur défense de la liberté de pensée. Comment l’assemblée européenne en est-elle arrivée à baptiser un tel prix du nom de Sakharov alors même qu’Andreï Dimitrievitch Sakharov, né à Moscou en 1921, est d’abord un des pères de la bombe à hydrogène soviétique, décoré des prix Lénine et Staline, et auréolé en URSS du titre de Héros du travail socialiste ?
De septembre 2001 à septembre 2021, les curseurs de la diplomatie russe ont évolué de la coopération tactique avec l’allié occidental à une confrontation stratégique au nom de rôles supposément opposés. Cet article met en évidence les cliquets, les pivots qui ont amené la Russie à défendre ses intérêts de manière toujours plus offensive… pour en revenir, à bien des égards, aux relations internationales d’avant 2000.
L’ambition européenne de développer une production à l’hydrogène « vert », sur la base d’énergies renouvelables, est-elle réaliste? Si oui, dans quel délai, et au prix de quelle transition? Pour Danila Bochkarev, l’Union européenne devra – pour atteindre son objectif – s’accommoder d’une production intérimaire d’hydrogène bleu (produit à base de gaz naturel) pour accélérer l’abandon des combustibles fossiles tout en évitant des coûts rédhibitoires. Un scenario qui implique une forte dose de pragmatisme de la part de l’UE comme de la Russie… Décryptage.
Dans cet article publié fin avril 2021, Tatiana Romanova livre les résultats d’une recherche approfondie sur le discours officiel russe à l’égard de la transition énergétique de l’UE. La période étudiée s’étend de 2014 (année-pivot des relations) à 2019 (année des principales stratégies énergétiques de part et d’autre). La position de la Russie est ici celle d’un « policy-taker »: l’étude capte la manière dont Moscou perçoit les ambitions stratégiques européennes, et dessine les réponses politiques qui en découlent.
Par souci de cohérence et de crédibilité, les 27 ont réaffirmé, et devraient maintenir, les cinq principes directeurs de leur politique russe adoptés en mars 2016. Au-delà de la nécessaire continuité, quelles leçons l’UE tire-t-elle des récentes turbulences, et quelles sont les idées qui nourrissent le débat sur la relation euro-russe ? Synthèse d’une série d’entretiens menée auprès d’observateurs privilégiés.
En ce printemps 2021, Michael Gorbatchev, né le 2 mars 1931, vient de fêter ses 90 ans et demeure un des plus illustres représentants en vie des protagonistes de la fin de la guerre froide. L’occasion est belle de revenir sur un des slogans qu’il a mobilisés durant son mandat à la tête de Union soviétique entre 1985 et 1991 : la maison commune européenne. Quel était le contenu que le prix Nobel de la paix de 1990 voulait imprimer à une telle idée ? Et qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
Le 22 février dernier, le Conseil Affaires étrangères de l’UE a indiqué son intention de mobiliser à l’encontre de la Russie les possibilités du nouveau régime général de sanctions prévu contre les Etats violant manifestement les droits humains.
En procédant par étape, les Vingt-sept ont bénéficié de l’effet d’annonce nécessaire en désignant la Russie comme objet du nouvel instrument de la PESC. Cette situation en rappelle d’autres qui ont émaillé les relations UE-Russie au cours du dernier quart de siecle.
L’UE est traversée de courants divers, souvent contraires, sur l’attitude à adopter face à la Russie. A défaut de mieux, la politique russe de l’Union se matérialisera dans les prochaines semaines par l’adoption de nouvelles sanctions.
Cependant, les conditions de la décision en ce début d’année sont plus complexes que jamais. Premièrement, les expériences mitigées du passé appellent une réflexion nouvelle sur la nature et sur les cibles d’un nouveau train de sanctions. Deuxièmement, le contexte de la décision est singulièrement ardu, notamment en raison des circonstances sanitaires. Enfin, la Russie affiche désormais sans ambages son intempérance à l’égard des intentions européennes.
Le séjour de Josep Borrell à Moscou du 4 au 6 février 2021 a attiré comme rarement l’attention médiatique. Il faut dire que le contexte était difficile et la tentative de dialogue risquée. Mais faut-il pour autant rallier le cœur des pleureuses ? En réalité, la réaction courroucée des parlementaires en dit plus long sur la différence d’approche entre le parlement et les autres institutions de l’UE que sur les tribulations de Borrell à Moscou.
Le Pacte vert mis en place en 2019 vise à faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre d’ici 2050. Cette initiative climatique s’est heurtée à une résistance farouche de la part des pays dépendants du charbon, et crée un nouveau défi pour la relation euro-russe. Une analyse de Danila Bochkarev.