En ce printemps 2021, Michael Gorbatchev, né le 2 mars 1931, vient de fêter ses 90 ans et demeure un des plus illustres représentants en vie des protagonistes de la fin de la guerre froide. L’occasion est belle de revenir sur un des slogans qu’il a mobilisés durant son mandat à la tête de Union soviétique entre 1985 et 1991 : la maison commune européenne. Quel était le contenu que le prix Nobel de la paix de 1990 voulait imprimer à une telle idée ? Et qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
Le 22 février dernier, le Conseil Affaires étrangères de l’UE a indiqué son intention de mobiliser à l’encontre de la Russie les possibilités du nouveau régime général de sanctions prévu contre les Etats violant manifestement les droits humains.
En procédant par étape, les Vingt-sept ont bénéficié de l’effet d’annonce nécessaire en désignant la Russie comme objet du nouvel instrument de la PESC. Cette situation en rappelle d’autres qui ont émaillé les relations UE-Russie au cours du dernier quart de siecle.
L’UE est traversée de courants divers, souvent contraires, sur l’attitude à adopter face à la Russie. A défaut de mieux, la politique russe de l’Union se matérialisera dans les prochaines semaines par l’adoption de nouvelles sanctions.
Cependant, les conditions de la décision en ce début d’année sont plus complexes que jamais. Premièrement, les expériences mitigées du passé appellent une réflexion nouvelle sur la nature et sur les cibles d’un nouveau train de sanctions. Deuxièmement, le contexte de la décision est singulièrement ardu, notamment en raison des circonstances sanitaires. Enfin, la Russie affiche désormais sans ambages son intempérance à l’égard des intentions européennes.
Le séjour de Josep Borrell à Moscou du 4 au 6 février 2021 a attiré comme rarement l’attention médiatique. Il faut dire que le contexte était difficile et la tentative de dialogue risquée. Mais faut-il pour autant rallier le cœur des pleureuses ? En réalité, la réaction courroucée des parlementaires en dit plus long sur la différence d’approche entre le parlement et les autres institutions de l’UE que sur les tribulations de Borrell à Moscou.
Le Pacte vert mis en place en 2019 vise à faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre d’ici 2050. Cette initiative climatique s’est heurtée à une résistance farouche de la part des pays dépendants du charbon, et crée un nouveau défi pour la relation euro-russe. Une analyse de Danila Bochkarev.
Des mémoires d’un diplomate, on escompte surtout l’exposition d’un point de vue agrémenté d’anecdotes sur les coulisses du pouvoir. On a donc lu les mémoires d’Alexandre Orlov à l’affût d’informations permettant de mieux comprendre les relations euro-russes.
Comment l’Union européenne doit-elle réagir face à l’arrestation de l’opposant russe Alexeï Navalny ? Pour l’heure, l’UE est en attente mais réfléchit à la manière de mobiliser un nouvel instrument de son action extérieure : un régime général de sanctions mis sur pied à la fin de l’année dernière.
Au-delà des destins individuels, le drame qui se joue en Russie depuis le 17 janvier est celui de la fracture sociale : une jeunesse qui renie les peurs de ses aînés et brûle ce que ceux-là ont adoré – l’ordre, l’autorité, la résistance au changement.
Depuis l’accord conclu le 9 novembre 2020 entre Arménie et Azerbaidjan sous tutelle russo-turque, l’Europe semble avoir perdu la main dans le Caucase. Certes discret, le rôle qu’elle peut y jouer au lendemain du cessez-le-feu s’avère toutefois complexe, et mérite un examen dépassionné des moyens et des horizons de l’action extérieure de l’Union.